L'art roman

En France : Architecture du XI au XIIIème siècles
Entre 1000 et 1080,dans les édifices religieux, la voûte en berceau est élevée et les murs sont percés de fenêtres. Le plan adopte un déambulatoire avec chapelles. Entre 1080 et 1140 : la voûte sur croisée d'ogive apparaît, elle est soutenue par les tribunes. Entre 1140 et 1260 : la voûte d'arête est associée à des arcs-boutants ce qui permet d'évider de grandes fenêtres et de faire entrer la lumière dans l'église, cette nouveauté marque les débuts de l'art gothique.
En Morvan : L'art roman et le début du gothique

Eglise de La-Motte-Ternant (Photo Philippe Guilbert)
Eglise carolingienne de La-Motte-Ternant.

Après l'époque carolingienne, dont un vestige est visible en l'église Saint-Martin de la Motte-Ternant (Xème siècle), l'art roman, né autour de l'an mil, s'est surtout répandu sur les marges du Morvan. L'afflux de nombreux pèlerins venus adorer des reliques de saints à Autun, Avallon ou Vézelay et la dévotion des seigneurs qui partaient en croisade entraînèrent, ici aussi, une vague de constructions. Parmi elles, la basilique Sainte-Madeleine de Vézelay est sans doute l'édifice le plus remarquable, mais on peut aussi citer la basilique Saint-Andoche de Saulieu et la cathédrale Saint-Lazare d'Autun. Certaines églises du Morvan, moins vastes, conservent une partie romane dans leur édifice, ainsi celles de Bard-le-Régulier, au clocher octogonal, de Marigny-l'Eglise, de Cervon ou de Millay.

Basilique Saint-Andoche (Photo Gérard Chaventon)
Basilique romane Saint-Andoche à Saulieu

 

Eglise Saint-Maurice de Millay (Claude Lemmel / Opus species)
Eglise romane de Saint-Maurice à Millay

L'architecture romane se caractérise par l'alignement de trois volumes distincts : le narthex, la longue nef et le choeur. D'abord apparue en Bourgogne, l'édification d'une nef centrale voûtée d'arêtes soulage les murs qui supportent mieux la pesée et la poussée des pierres (collégiale St-Lazare d'Avallon, église de Pontaubert). Elle permet aussi l'éclairage de l'intérieur de l'église par de hautes fenêtres, comme à Vézelay. La sculpture romane bourguignonne est également à l'honneur dans la région avec des chapiteaux sculptés selon un programme où alternent monstres terrifiants, scènes réalistes et décorations végétales (Vézelay, Saulieu). Les célèbres tympans de Vézelay et d'Autun glorifient le Christ en évoquant respectivement le rassemblement des peuples dans l'Eglise et le Jugement dernier. Autun célèbre le souvenir d'un sculpteur énigmatique, Gislebertus, qui a exécuté le tympan du porche ainsi qu'une très célèbre statue d'Eve, conservée au musée Rolin. Quant aux fresques romanes, aucun exemple n'en subsiste pour le Morvan, à l'exception de celle de l'abside de la chapelle Saint Nicolas, conservée dans ce même musée Rolin.

Eve de Gislebertus (Autun - musée Rolin)
Eve couchée de Gislebertus - musée Rolin à Autun.

Parallèlement à l'art roman, entre 1140 et 1190, apparaît l'art gothique qui perdure jusqu'au XVIème siècle. Il se caractérise par l'unification des volumes (moins de distinction entre narthex, nef et choeur), des murs plus légers, des ouvertures plus larges avec le triomphe du vitrail, un recours systématique à la voûte d'ogive qui contribue à donner une impression de verticalité. De ces transformations stylistiques découlent des innovations techniques : l'arc brisé, l'arc-boutant et les voûtes d'ogives, la sculpture se transforme et devient plus élancée, parfois plus raffinée. Les eglises du Morvan sont marquées par ce style, ainsi le choeur de la basilique de Vézelay ou l'église Notre-Dame de Saint-Père-sous-Vézelay.

Notre-Dame de Saint-Père (Claude Lemmel / Opus species)
Eglise Notre-Dame à Saint-Père-sous-Vézelay.

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