Les conséquences de l'exode rural
Le monde agricole a en effet fortement changé et le système agricole traditionnel, basé sur un équilibre entre polyculture vivrière et activités complémentaires, est devenu impossible. La mécanisation, notamment les moissonneuses qui font leur apparition et remplacent la main-d'oeuvre sur les plateaux bourguignons, met fin aux migrations saisonnières des hommes. L'industrie des nourrices sur lieu, quant à elle, nécessite de moins en moins de femmes, ce qui limite également les migrations temporaires de celles-ci. De plus, le flottage du bois a cessé. Les activités complémentaires si nécessaires à l'équilibre de nombreuses exploitations agricoles n'existent plus.
L'agriculture traditionnelle devenue impossible, le Morvan, comme ses plaines voisines, s'oriente définitivement vers l'élevage. On laisse dès lors l'herbe se répandre dans les champs. Entre 1892 et 1929, le pourcentage de surface toujours en herbe a doublé. Avec cette nouvelle orientation de l'agriculture, beaucoup de petits propriétaires qui ne peuvent pas reconvertir leur exploitation les abandonnent. En outre, la crise mondiale qui touche le Morvan, dans les années 1930-32, provoque l'effondrement des prix. Les bêtes ne se vendent plus, les dettes s'accumulent et l'exode rural s'accentue.
La décennie 1936-1946 représente une sorte de pause dans le dépeuplement du Morvan. Si le haut Morvan perd encore annuellement 0,7% de sa population, soit 175 habitants par an, la seconde Guerre Mondiale semble avoir limité l'exode rural sur l'ensemble du territoire.