Les progrès agronomiques
L'utilisation de la chaux comme engrais est un premier facteur important. Après les succès du chaulage sur le plateau d'Antully, M. Louis Commeau, membre de la Société d'Agriculture, Sciences et Arts d'Autun, décide de tenter, à partir de 1834, le chaulage en Morvan. Il achète une carrière et fonde avec ses collègues une ferme modèle à Tavernay-en-Morvan. C'est de ce village que se diffuse l'utilisation de la chaux dans tout le Morvan. Pour éviter trop de transport sur des routes encore en très mauvais état à cette époque, des fours à chaux s'implantent dans les communes où le calcaire est présent. L'emploi de la chaux permet l'introduction du trèfle et du froment, l'amélioration du seigle et du sarrasin. La navette, la luzerne, le chou cabus, la carotte blanche, la betterave et la chicorée se répandent également. Le blé sort peu à peu des ouches pour se développer sur les nouvelles terres amendées.
Le député André-Marie Dupin participe largement à la diffusion de l'utilisation de la chaux. Il prône aussi l'introduction du brabant, une charrue plus chère que l'ancienne charrue en bois, mais dont la stabilité assure des labours plus profonds et plus faciles.
Les labours plus profonds et l'enrichissement des sols à la chaux bouleversent le calendrier agricole. Ainsi, les moissons, suivant l'année, ont parfois été avancées d'un mois, ce qui permet aux paysans de disposer de meilleures conditions pour les labours d'automne et les semailles d'hiver.
L'assèchement des marais et de certains étangs est une autre amélioration engagée au cours du XIXème siècle. Beaucoup d'étangs indispensables au flottage du bois ont été convertis en prairies. L'augmentation des pâtures et l'amélioration des prairies ont favorisé l'élevage et le boeuf charolais se répand peu à peu dans le Morvan.
Batteuse à vapeur - Brazey-en-Morvan