Les Petits-Paris
Les nourrices vont chercher les enfants à Paris dans des bureaux de placement créés par l'Assistance publique. Des agences sont ensuite créées en région. Le placement d'orphelins chez des nourrices appelées dans ce cas 'nourrices sur place' est un phénomène national mais il est particulièrement marqué dans le Morvan. En 1876, l'agence de Château-Chinon est la plus importante de France ; elle place 3000 enfants par an. Au cours du XIXème siècle, le Morvan accueille environ 47000 enfants de l'Assistance publique.
Bien que ces orphelins soient accueillis dans des familles, leur mortalité n'en reste pas moins élevée. En 1867, le docteur Monot, maire de Montsauche, écrit dans son ouvrage 'De l'industrie des nourrices et de la mortalité des petits enfants' qu'un tiers des Petits-Paris meurent entre huit jours et trois mois après leur arrivée.
Pour ceux qui ont la chance de survivre, les Petits-Paris sont élevés comme tout autre enfant morvandiau. Ils vont à l'école communale puis apprennent un métier pour s'installer dans le Morvan. Certains s'y marient et y fondent leur famille.