Entre La Roche et Mhere, un pont de 1832 enjambe un bras de l'Anguison. Ce site était un très important "port de flottage" (les buches du Morvan ont chauffées Paris pendant plus de trois cent ans, flottées via l'Yonne et Clamecy). Dans les années 1820- 30, les ponts ou petits ouvrages pour passer à sec étaient trop rares en Morvan, pour ne pas les mentionner. Il fallut attendre les années 1840 et suivantes pour voir se développer le réseau routier du Morvan et aussi la construction de nombreux ponts.
Dupin précise qu'en 1817 Gacôgne n'avait ni ponts ni chemins (carrossables). La même source nous décrit le site avant la construction du pont. Le port de La roche, "...qui reçoit 500 décastères de bois. C'est en moyenne 800 cents voitures à bœufs. Ces malheureux animaux passaient en cet endroit le ruisseau flottable, sur un pont en bois de environ 9 pieds de large (env.3m) composé de trois pièces de charpente recouvertes de plancherons mal assortis; il n' y avait point de parapet, et, chaque année, il arrivait des accidents, soit aux bœufs dont le pied glissait entre les planches, soit aux voitures qui culbutaient dans le torrent...". Le cadastre de 1829 montre non un pont, mais une passerelle et le gué, semble t il. le cadastre de Vauclaix de la même époque montre des passerelles en complément de deux gués.
Une souscription des habitants et un don de la Reine Marie-Amélie, épouse de Louis-Philippe (dont A M Dupin était le conseiller) permit d'édifier ce pont en belle pierre de granit taillée inaugurés en grande pompe le 29 juillet 1832 et suivi d'un grand banquet avec les habitants, à Raffigny. Ainsi le pont de la Roche devint le pont de la Reine comme en attestait une plaque, dérobée depuis. Aujourd'hui il a gardé son aspect: une arche, tablier assez étroit, parapet en bloc taillé, chasse roue, murs de talus évasés....Cette construction solide en granit devait résister aux flottages de buches.
Avant 1832, un autre pont fut construit au lieu dit La Planche de Raffigny sur le chemin de Gacôgne à Mhere et un peu plus tard celui au pied de l'étang de Raffigny sur la route de Corbigny Montsauche-Saulieu. Ce dernier en partie financé par le duc d'Orléans, fils du roi, fut appelé le pont d'Orléans.