Flore et terroir, un lien indissociable
Pour comprendre l'originalité et la diversité de la flore morvandelle, il est indispensable de préciser ce que chacun ressent implicitement lorsqu'il parcourt la nature : les plantes et la végétation en général, sont tributaires des conditions écologiques de leurs milieux de vie. Ainsi, le paysage végétal se modèle et s'adapte aux particularités locales.
Le Morvan, un massif original
A l'échelle du massif morvandiau, le particularisme végétal s'explique par deux facteurs principaux : la géologie et le climat. A l'échelle locale, la minéralisation des sols et l'alimentation en eau conditionnent la répartition des végétaux.
La géologie : érigé au milieu de terrains sédimentaires, le Morvan forme une petite montagne bien contrastée. Malgré une géologie complexe qui remonte à l'ère primaire, deux grandes classes de roches se distinguent :
les roches cristallines (granites, gneiss, migmatites, quartzites...) dont l'altération conduit à la formation d'une arène plus ou moins sableuse et donc de sols généralement pauvres et acides ;
les roches volcano-sédimentaires (grès, schistes, rhyolites, andésites...) qui donnent naissance à des sols souvent caillouteux mais riches en éléments fins d'où bien souvent une meilleure fertilité (mais il existe des exceptions).
Digitale pourpre, Genêt à balais, Callune, Fougère aigle traduisent au premier regard pour le visiteur venant des contrées périphériques, cette spécificité géologique.
Le climat : par sa position géographique, le Morvan se situe à un carrefour d'influences. L'importance des précipitations (1.200 mm en moyenne) et leur régularité (200 jours de pluie par an, pas de mois en dessous de 80 mm) marquent le caractère atlantique, en particulier sur la bordure occidentale.
L'altitude relative du massif (550 mètres en moyenne, 901 mètres au plus élevé) conditionne, par la baisse des températures qu'elle occasionne, une ambiance montagnarde : hiver rigoureux (gelées fréquentes, même en été, 80 jours par an).
On définit ainsi le climat morvandiau comme étant de type atlantique submontagnard.
Il s'ajoute à ces traits principaux une marque de continentalité, principalement sur la bordure orientale et dans les fonds de vallée du centre, une tendance suboréale.
Sous cette apparente homogénéité des conditions, il existe une grande variété de détails liée à la topographie et à l'organisation du relief. Cela influe sur deux facteurs écologiques primordiaux pour expliquer la composition du tapis végétal.
L'alimentation minérale
Les plantes prélèvent dans le sol, grâce à leurs racines, les éléments minéraux dont elles ont besoin (azote, phosphore, calcium, magnésium, etc.). La teneur dans les sols est extrêmement variable et dépend de la nature de la roche mère, ainsi que de la position topographique.
L'alimentation en eau
Le climat régit bien évidemment ce facteur : hormis sur la bordure du massif, les déficits pluviométriques sont rares. Il s'ajoute le sol qui peut se concevoir comme un réservoir d'eau dans lequel puisent les plantes : plus il est profond et composé d'éléments fins (argiles, limons), plus il est apte à alimenter durablement les végétaux.
Enfin, le relief qui intervient sur les microclimats (les versants ouest sont les plus arrosés, par exemple) et sur la circulation de l'eau dans le sol.
La combinaison naturelle de ces facteurs génère une multitude de situations écologiques. Selon leurs exigences et/ou leurs tolérances, les plantes pourront ou non s'installer et se développer.
Sur ces faits, l'homme peut intervenir indirectement en modifiant les équilibres, ou directement par l'introduction d'espèces.
Contributions
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