Le Vieux Château de Moulins-Engilbert, dont l’origine remonte au XIe siècle et peut-etre du Xe, domine le bourg en son extrémité nord-est. Il est établi sur un plateau rocheux, escarpé au nord et à l'est et protégé par les eaux du Guignon au Sud-Ouest. L’existence de cet édifice n’est pas attestée avant les croisades du XIe siècle. Les archives nous apprennent qu’il fut vendu au Comte de Nevers en 1215. En 1290, on y célébra le mariage de Louis de Flandres et de Jeanne de Rethel. Louis XI vint y tenir ses états en 1475. En 1525, le château fut incendié et pillé, et demeura en ruine par la suite. A noter que le bourg eut l'autorisation d'élever des fortifications au XIV e. Les deux tours qui subsistèrent firent office de prison jusqu’à la Révolution Française. Il fut alors divisé en deux lots et vendu comme bien national. Victor Moreau, un notaire, le rachète vers 1850. Le site devint au cours du même siècle un jardin public. Puis son propriétaire en fit don à la commune de Saint-Honoré-les-Bains, suite à une querelle entre les Moulinois lors d’élections municipales. La commune de Moulins-Engilbert ne le racheta qu’en 2006. Sous la houlette de l'Association des Amis du Vieux Château, un travail scientifique et archéologique est développé en collaboration avec la DRAC, Bibracte et l'association REMPART. Plusieurs dessins et gravures nous renseignent sur l’aspect de cet édifice à partir du XVIe siècle. Un plan de 1525 le montre perché sur un pic rocheux, doté de plusieurs corps de logis (il s’agit là d’une erreur de la part du dessinateur) et d’une muraille scandée de tours. Son apparence est assez semblable sur le plan axonométrique d’Amédée Jullien (1879, mais reconstituant le bourg du XVIe siècle). Le cadastre de 1842 n’y fait plus figurer que des vestiges.On observe aujourd’hui les très consequents vestiges de cet édifice et de ses fortifications. La pierre utilisée pour la construction est un calcaire provenant surement de carrières locales. La chapelle Saint-Athanase, qui se trouvait à l’entrée de la forteresse, a disparu. Subsistent l’entrée défensive avec ses meurtrières, les murs d’enceinte avec leurs tours, la cour intérieure, une partie du corps de logis principale ainsi qu’une salle sous le niveau du sol, à laquelle on accède par des souterrains. La photographie aérienne de Mr Magdelaine du CeCaB en montre toute l'étendue et la richesse. Le château a fait l'objet de très intéressantes études pluridisciplinaires (archéologique, historique, sociologique, botanique…) qui ont permis une publication sur cet élément important du patrimoine. L’ensemble du château, enceinte fortifiée comprise, est inscrit par arrêté au Monuments Historiques le 17 juin 1993 et est restauré par tranche chaque année..