Grand Murin
Myotis myotis
Tête+corps : 67-79 mm ; queue : 45-60 mm ; avant-bras : 54-67 mm ; oreilles : 26-31 mm ; envergure : 350-430 mm ; poids : 28-40 g
Anglais :greater mouse- eared bat. Allemand : Großes Mausohr. Hollandais : vale vleermuis. Italien : vespertilio maggiore.
Cette grande chauve-souris anthropophile se reconnaît facilement. Le pelage ventral, blanc, tranche nettement avec le dos gris roux. Ses grandes oreilles sont bien visibles. Le tragus est clair. L'absence de poils sur la face lui donne un aspect rosé. Facile à identifier, il existe cependant une confusion possible avec le petit murin (Myotis blythi), espèce plus petite qui montre des affinités plus méridionales (elle porte une tache blanchâtre sur le haut de la tête). Ce dernier n'a pas été noté pour l'instant en Bourgogne.
Le domaine vital du grand murin est la forêt et le bocage mais il chasse également à proximité des grands bâtiments et du village à une hauteur de six à huit m. Cette espèce visite volontiers les nichoirs, les arbres creux, les disjointoiements et les drains des ponts (gîtes temporaires). Elle aime la chaleur et ses colonies de reproduction s'installent dans les combles des grandes bâtisses au printemps. Elles se disloquent à l'automne pour regagner les cavités (grottes, mines et caves). L'espèce peut parcourir de 50 à 100 km entre les deux gîtes (Y. Tupinier cite la reprise à Barnay en 1958, aux portes du Morvan, d'un individu bagué dans des grottes de Nuits-Saint-Georges en 1953, soit une distance de 45 km). En hiver, on trouve des individus isolés ou accrochés en groupe, pendus dans le vide ou calés dans une fissure. Ils peuvent changer de gîte durant l'hiver.
Au crépuscule, l'animal, d'un vol puissant, part en chasse dans les prairies de fauches, les pâtures bordées de haies et les lisières des bois. Il exploite également les lampadaires, les sous-bois et les chemins forestiers. La forêt concentre la quasi-totalité de l'activité nocturne. Les gros insectes sont capturés soit au sol, en rampant (bousiers, carabes...), soit en vol (papillons nocturnes, tipules, hannetons...). Il chasse couramment entre deux et dix km de son gîte.
Les accouplements débutent dès le mois d'août et se poursuivent à l'automne (des accouplements dans les quartiers d'hiver peuvent avoir lieu). Le mâle peut avoir un harem de cinq femelles maximum. Les femelles semblent avoir besoin d'espace pour leur colonie de reproduction (combles de château, d'église et mairie). Elles se rassemblent en groupe de quelques dizaines de femelles (40 individus à la Grande-Verrière) à plusieurs centaines (300-400 femelles dans les combles d'un château en Puisaye, plus de 200 dans une mairie du Bazois). Les sites de parturition sont occupés au début du printemps et les naissances ont lieu début juin. L'âge moyen est de quatre-cinq ans mais la longévité peut dépasser vingt-deux ans.
En France, le grand murin est présent partout mais ses populations sont en nette régression. En Bourgogne, nous manquons d'informations pour définir son statut.
Les données recueillies proviennent des visites de ponts, des cavités souterraines et de greniers. Trois crânes de grands murins ont été identifiés dans les pelotes de chouettes effraies. Seulement deux colonies de parturition ont été découvertes dont une avec plus de 40 femelles et jeunes juste à côté d'une colonie de sérotines communes. A Autun, H. Gautherin notait l'existence d'une grosse colonie à l'évêché en 1982 disparue depuis (contrôle en 1992). Il ne reste plus que l'immense tas de guano utilisé par le jardinier comme engrais.
Deux menaces directes pèsent actuellement sur cette espèce : la réfection des ponts et surtout la pose de grillage au clocher empêchant l'accès au site.
Contributions
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