Qui connaît le vaste réseau des chemins du Morvan et ses difficultés peut facilement imaginer le savoir-faire acquis par les paysans-charretiers et charrons d’antan, qui a justifié la réputation des galvachers morvandiaux. Seuls des attelages de vaches ou de bœufs bien dressés et « bien conduits » passaient là où les chevaux échouaient. Le principal matériel paysan était ainsi la charrette à deux roues. Solide, très maniable, passant partout, polyvalente, la charrette morvandelle fut très longtemps utilisée en Morvan car très bien adaptée aux besoins et moyens des paysans pour leurs travaux agricoles et forestiers. Elle débuta sa carrière sûrement au 16e siècle pour charroyer les «moulées» (bûches), pour le flottage du bois. En quelques minutes, elle pouvait être transformée soit pour le transport des bûches, soit pour le foin, soit en tombereau pour le fumier, pierres, pommes de terre. On retrouve peu d’exemples en France de cette triple fonction.

Le chariot à quatre roues tout aussi bien conçu, «détrônât» ou complétât la «çarotte». Ce chariot, d'une contenance supérieure et attelé à une paire de bœufs ou vaches, servait pour les foins, la moisson, ... Il était aussi utilisé pour les travaux forestiers, parfois attelé à 3 ou 4 paires de bœufs très bien dressés. Le chariot était alors allongé et les deux trains reliés par une chaîne pour transporter des grumes, parfois de taille impressionnante. Ces matériels agricoles sont le fruit d'un intelligent et harmonieux travail entre le charron et le paysan morvandiau, tous deux excellant dans leur savoir.