Le Sureau porte les noms suivants : Seu, Cheu, Chui et Suizon en Morvan, Seuille en Brionnais et Seuillet en Bresse.

Description :
Arbuste à tige haute de 10 m au maximum à écorce gris-brun, à moelle blanche et à branches finalement arquées. Les feuilles composées sont alternes, découpées en 5-7 petites 'feuilles', ovales, terminées en pointes et dentées. L'inflorescence de 10 à 14 cm de diamètre est une fausse ombelle terminale à 5 rayons primaires munis de fleurs blanches très odorantes. Le fruit est une petite baie noire globuleuse.

Biologie - Habitat :
Le Sureau noir fleurit de juin à juillet et affectionne les milieux semi-ombragés, sur sols frais à humides, riches en bases et surtout en azote. Il colonise haies, villages, décombres, sous-bois en stations plus ou moins enrichies en azote, tels que les fonds des vallons, bouts du monde des combes en pays calcaires et forêts inondables.

Répartition - Statut :
Il est très commun en toutes régions de Bourgogne, comme en France, à l'exception des Alpes, des Pyrénées et de la région méditerranéenne où il est assez rare.

Menaces :
Espèce non menacée à court terme, ni en Morvan, ni en Bourgogne.

Divers:
Le latin sambuca et le grec sambuké désignaient une sorte de flûte fabriquée à partir d'un tube évidé de sureau.
Plante mellifère, dont les fruits sont appréciés des oiseaux et ayant une longévité de 100 ans au maximum.
Le Sureau est la plante possédant le plus de propriétés thérapeutiques et celle la plus souvent employée en Morvan. Selon le calendrier religieux, il est conseillé de ramasser le Su (fleurs de Sureau) à la Fête-Dieu ; selon d'autres, elles doivent être cueillies la nuit de la Saint-Jean, à la rosée. Il est attribué au Sureau noir des propriétés identiques à la Reine des prés, cependant il fait l'objet d'une représentation populaire différente en Morvan. Bien qu'il colonise les bords des chemins et les alentours des maisons, il jouit d'une réputation empreinte de méfiance au point que certaines personnes craignent de monter dans cet arbuste, de le toucher, de le déplacer ou de le détruire !
Le Sureau fait l'objet de très nombreux usages :
• usages alimentaires :
- les fruits comestibles et riches en vitamines C et A sont cuits et utilisés en distillerie et pour la confection des confitures,
• usages récréatifs :
- fabrications de 'lance-patates',
- instruments de musique verte : sifflets appelés 'sulo', 'flutiau' ou 'chulo', pour cela 'Couper une tige et tailler l'extrémité en biseau. Tailler une petite encoche. Inciser l'écorce sur son pourtour. Humidifier l'écorce et la battre avec le manche du couteau. Tirer le manchon d'écorce... Enfiler le manchon d'écorce. Souffler dans le sulo ! ',
- ce même sifflet peut être inséré dans une trompe d'écorce ou 'rantantou',
- ' ighi' ou 'bois de Sureau évidé pour lancer l'eau',
• usages domestiques : des petits sacs de fleurs sont disposés dans les armoires pour éloigner les insectes du linge ; jeunes pousses de Sureau disposées dans les niches et les nids de poules pour en éloigner les poux,
• usages médicinaux :
- maux de gorge et toux : infusion de fleurs séchées ; gargarismes à base d'infusion de fleurs,
- bronchite, fièvre, grippe et rhume de cerveau : bains de vapeurs - inhalation (faire bouillir une grosse poignée de fleurs dans un récipient à col large, le malade assis sur son lit mettait le récipient entre ses jambes et se penchait sur la vapeur répandue, un drap de lit recouvrait la tête du malade pour augmenter la sudation) ; respirer l'écorce à même l'arbuste,
- soins des dartres (en Bazois) : cataplasmes réalisés à base de la troisième écorce de Sureau râpée,
- soins des brûlures : pommades réalisées à base d'huile de Ricin et de la deuxième écorce de Sureau qui est verte,
- soins des entorses, enflures, foulures, œdèmes, hématomes, épines et des blessures : les bains de fleurs, aux vertus anti-inflammatoires, à base d'infusion de fleurs, préviennent l'infection, soulagent les douleurs et favorisent l'expulsion de corps étrangers (activité émolliente),
- traitement des orgelets et des conjonctivites : bains oculaires à base d'infusion,
- douleurs menstruelles : 'liqueur pour maux de ventre et coliques' : Un petit verre d'eau-de-vie de 'grains noirs' de Sureau dans l'eau-de-vie. Pour les femmes, tous les mois. ',
- aigreurs d'estomac et aérophagie : infusions de fleurs,
- 'douleurs' ou rhumatismes, problèmes de circulation sanguine, 'lourdeurs des jambes', pieds gonflés : infusion ou bains de fleurs,
- hémorroïdes : bains de siège à base d'infusion de fleurs,
- piqûres de guêpes ou de moustiques : bains et cataplasmes de fleurs aux propriétés anti-inflammatoires,
- coups et hématomes : cataplasmes de fleurs infusées ou de baies écrasées,
- plaies purulentes, maux blancs et panaris : cataplasmes de fleurs infusées (activité émolliente),
- maux de dents : fumigation,
• soins vétérinaires :
- pour 'les bêtes ballonnées et les indigestions' : infusion de fleurs,
- affection des voies respiratoires et 'refroidissements' : fumigation à base d'infusion de fleurs,
- contre la mammite : compresse de fleurs infusées, à titre préventif, disposée entre les tétines pour empêcher la congestion des grandes mamaires,
- morsures de vipères, piqûres de bestioles, maux blancs des pieds et blessures comme celles causées par le collier sur l'encolure des chevaux : cataplasmes de fleurs infusées,
- soins du nouveau-né : bande imprégnée d'une infusion de fleurs fixée autour du nombril, pour prévenir son infection.