L'introduction expérimentale des résineux dans le Morvan remonte au milieu du XIXème siècle dans la forêt domaniale de Saint-Prix-en-Morvan. Mais ce n'est qu'à partir des années 50 qu'ils connaissent un réel essor.Trois grandes raisons expliquent qu'ils représentent aujourd'hui 40 % de la surface forestière, soit en remplacement des peuplements feuillus d'origine, soit en boisement de terres agricoles délaissées :- l'histoire : avec la surexploitation des forêts pour fournir Paris en bois de chauffage entre le XVIe et le XIXème siècle, peu d'arbres feuillus en place répondent aux besoins technologiques actuels.- la politique d'État : pour améliorer la production en quantité et en qualité de la forêt française, l'État aide financièrement les boisements et les reboisements résineux depuis les années 50 et les feuillus depuis les années 70.- les conditions naturelles : la frugalité des essences résineuses les rendent particulièrement adaptées aux sols pauvres et acides du Morvan.Ainsi, sont-ils très souvent choisis lors des boisements et des reboisements, même s'ils modifient profondément les paysages, voire les conditions écologiques.

Douglas

Sapin de Douglas, Pin de l'Orégon

Pseudotsuga menzieii (Mirb.) Franco

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Découvert dans l'île de Vancouver par A. Menzies, c'est en 1827 qu'il est introduit en Angleterre par D. Douglas. Pouvant atteindre 100 mètres de haut dans son aire d'origine (50 mètres en France), il affectionne les sols profonds et frais. Froissées, ses aiguilles ont une forte odeur de citronnelle. L'écorce lisse des jeunes troncs présente de nombreuses pustules de résine.Cet arbre au bois rouge saumon trouve de nombreuses applications en charpente, menuiserie, etc. Sa croissance rapide et ses propriétés technologiques font que le Douglas constitue la principale essence de reboisement en France actuellement.

Épicéa commun

Picea abies (L.) Karst

Présente naturellement en France, des Vosges aux Alpes du Sud, cette espèce montagnarde résistante au froid préfère les climats humides. Presque tous les types de sols lui conviennent. L'Épicéa peut atteindre 50 mètres de haut et peut vivre jusqu'à 300 ans en montagne. Son bois est apte à toutes sortes d'emplois, en particulier lorsqu'il pousse lentement (charpente, lutherie...). C'est l'essence principale des arbres de Noël du Morvan.

Sapin pectiné

Abies alba Mill.

Cette espèce des montagnes françaises est indifférente à la richesse chimique du sol mais exige une humidité atmosphérique élevée et constante tout au long de l'année. Comme l'Épicéa, il atteint 50 mètres de haut et peut vivre 200 à 300 ans. Essence à bois blanc, sa croissance lente lui confère de bonnes propriétés technologiques pour la charpente et la menuiserie.

Sapin de Vancouver

Abies grandis (D. Don) Lindl

Originaire comme le Douglas de l'ouest de l'Amérique du Nord, c'est le plus grand des sapins connus (100 mètres de haut dans son aire d'origine). Bien qu'il n'atteigne que 35 à 50 mètres en France, il présente une croissance très rapide. Il préfère les sols frais et profonds ainsi que les fortes humidités atmosphériques (les troncs se fendent lors de sécheresses estivales). Son bois blanc à longues fibres est excellent pour la fabrication du papier.

Pin sylvestre

Pinus sylvestris L.

L'aire naturelle en France de cet arbre de pleine lumière va des Vosges aux Pyrénées. Essence très frugale, le Pin tolère presque toutes les conditions de sol. Haut de 30 à 40 m, sa longévité est variable : 200 ans en montagne, 100 ans en plaine. Les propriétés de son bois dépendent de ses conditions de croissance et de l'origine géographique.

Mélèze d'Europe

Larix decidua Mill.

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En France, son aire naturelle est à l'étage subalpin des Alpes. De petite taille (30 à 35 m), il peut vivre jusqu'à 500 ans. Cette essence de lumière qui demande une atmosphère sèche est indifférente à la richesse chimique du sol. Son bois dense est apprécié pour ses propriétés mécaniques élevées et aussi en raison de sa forte résistance aux intempéries.