Au sud du hameau de Montliffé, dans les Grands Bois de Cervon, à l’angle de sentiers forestiers, se trouvent les ruines du château médiéval de Tressoles. Absent de la carte de Cassini (XVIIIe) comme du cadastre napoléonien, cet édifice a pu être localisé grâce à la mémoire locale. Baudiau cite les ruines et le "berceau d'une antique famille éteinte depuis des siècles" dont Agnès Tressoles au XIVe. Au XVIe s, la seigneurie, mouvante du Duché de Nevers, appartenait, avec Cervon, à la maison Damas puis de Jaucourt. Il aurait peut-être été détruit par des protestants lors des guerres de religion. Jamais relevé, ses pierres auraient été remployées pour la construction du château de Mouron, ancien fief protestant situé plus au sud, sur la commune voisine. La mémoire locale se rappelle également avoir vu un mur du château de Tressoles encore debout (ainsi que Baudiau vers 1854), ainsi que des corbeaux de cheminée provenant du corps de logis. Quoique très enfriché, on observe aujourd’hui des fossés et une terrasse artificielle de forme quadrangulaire. Ses dimensions sont très importantes (environ 50 par 40 mètres). Les fossés qui ceignaient cette plate-forme sont toujours visibles bien qu’en partie comblés. Le puits, d’un mètre de diamètre, est présent. On discerne également quelques marches d’un escalier à vis (à l’emplacement du donjon ou du corps de logis ?) ainsi que des vestiges du mur d’enceinte et de plusieurs tours. Non loin du site, en suivant le sentier forestier vers le nord, on distingue en outre les vestiges d’un second mur très épais dont nous supposons la fonction défensive. Un habitant a effectué un relevé succinct mais très lisible, dans les années 1980, et on découvre un plan en triangule. Situé sur une parcelle privée et non classé donc non protégé, ce site rare et menacé, pourrait être détruit lors de coupes forestières.
À quelques centaines de mètres à l'est, se trouvait la célèbre chapelle de Tressoles, lieu de pèlerinages des paroisses environnantes et aussi la Belle Pierre (voir fiches).