A proximité de Voucoux et des Blandins, dans la forêt du Sault et dominant la ligne du tacot, existait une importante carrière de granite mylonite, exploitée entre 1916 et 1922. Plusieurs fronts de taille ont été ouverts et le site équipé de concasseurs, rails etc. ainsi que d'un embranchement avec la ligne du tacot, facilitant donc le transport. Gérée dès 1916 par les Ponts-et-Chaussées, exploitée par un civil, Mr Pagani, sur des terrains privés, elle exportait les graviers et pierres pour la construction ainsi que l'entretien des routes et voies ferrées, à des fins militaires.
Cette carrière fut exploitée par des prisonniers allemands en 1916, puis, entre 1917 et 1922, par des "insoumis" (soldats français refusant de poursuivre les combats dans les conditions que l'on sait) ; ils étaient logés dans des baraquements avec des gardiens militaires (voir fiche bagne). Selon la mémoire locale, les "objecteurs de conscience" et les mutins qui furent envoyés au "camp des Blandins" (ou "bagne d'Arleuf" ou "Camp des Insoumis") étaient entre 200 et 250 selon certaines sources, ou plusieurs dizaines selon d'autres). A la vérité, on ne connaît pas le chiffre exact mais en 1921, selon Christian Bouchoux, le recensement d'Arleuf parle de 138 ouvriers temporaires. Le bagne a été fermé vers 1923.
Lors du démantèlement de la carrière des Blandins, une partie du matériel (rails, croisements, baraques, wagonnets…) fut acheminé vers la carrière des Corvées (Anost) en 1925.
Aujourd'hui des vestiges sont très visibles: fronts de taille, quai de chargement, murs de briques de baraquement, voie du tacot etc...
A noter, selon Bouchoux, qu'au Châtelet et aux Blandins se trouvaient des gisements de fer exploités au XIXe et XXe , surtout par la Cie des forges du Creusot. Il est possible que ces gisements aient été exploités bien avant ces époques vu la toponymie: Mouillefers, Rocheferrand... Ces mines n'ont pas été inventoriées.