Dans le bourg, sur le Ternin, un pont inauguré en 1833 remplaça un autre ouvrage. Selon la mémoire locale, un premier ouvrage, non identifié (pont ou passerelle en bois ?), d'origine non datée se situait un peu en aval comme en témoignent quelques pierres éparses : il est aujourd'hui matérialisé par une passerelle en bois. La carte de Cassini (vers 1750) ne l'indique pas. Les vestiges de maçonnerie peuvent suggérer un pont avec une ou des arches en pierre ou peut être une passerelle charpentée reposant sur des culées maçonnées. Il pourrait dater de la deuxième moitié du XVIIIe siècle, ce qui est rare en Morvan. Antérieur aux années 1840, les ponts en pierre ou autres ouvrages (en pierre-bois ou bois), étaient trop rares en Morvan, pour que la carte de Cassini ne les mentionne pas. Il fallut attendre les années 1840-50 et suivantes pour voir se développer le réseau routier du Morvan et aussi la construction de nombreux ponts. Sur certaines rivières, en sus du passage à gué, on pouvait trouver une passerelle charpentée tout en bois, afin que piétons, cavaliers et selon la route, attelages, « passent à sec ». Pour les ruisseaux et rus, une dalle de granit ou une poutre pouvaient être posées entre deux rives.
Pour le vieux pont, en 1831, le conseil municipal d'Alligny sollicita du préfet "l'autorisation (…) de s'imposer extraordinairement en 1832 pour la reconstruction du pont d'Alligny… considérant que la construction projetée est de la plus urgente nécessité et qu'elle donnerait les moyens d'assurer l'existence d'un grand nombre d'ouvriers malheureux". Le pont fut donc construit à l'emplacement du gué. C'est une construction à trois arches en pierres de taille et moellons, avec un parapet en pierre de taille et un tablier avec un léger dos-d'âne. Il a fait l'objet de récentes restaurations. Une croix de 1725 s'élève à proximité.