Les recettes familiales

Sirops pectoraux

Sirop de Bouillon blanc
«Vous faites une bonne infusion de fleurs de Bouillon blanc et vous filtrez. Vous y ajoutez un sirop de sucre, c’est adoucissant pour la toux des enfants. »

Sirop de Coquelicot
Dans les cas de coqueluche et de maux de gorge, on administrait aux enfants du «sirop de Coquelicot» obtenu par infusion des fleurs à laquelle on ajoute un sirop de sucre.

Sirop de Navet
«Prendre un Navet, creuser un trou au milieu, en haut. Mettez du sucre candi pour tirer le jus du Navet. Prendre une à trois petites cuillères de ce jus à chaque toux, quand on a la coqueluche. »

Sirop de Radis noir
«On coupait des Radis noirs en rondelles, quand les gamins avaient des toux, des coqueluches. On laisse macérer quelques heures. On récolte le jus. On y met du sucre et ça doit encore macérer un peu de temps. » Certains ajoutent «deux rondelles de Citron et de la Carotte pour donner du goût».

Liqueurs digestives

Liqueur d’Arquebuse
De la famille des Armoises, l’Aurône mâle, couramment baptisée Arquebuse, était très souvent cultivée dans les jardins pour la fabrication de liqueur. «On y mettait trois ou quatre branches d’Arquebuse dans un litre d’eau-de-vie. Après, on faisait un sirop avec un quart d’eau et une demi-livre de sucre. On laisse macérer deux mois. Il y a un tas de propriétés. En boire un petit verre quand on n’est pas bien pour digérer, le mal de cœur, les malaises, les douleurs des règles... Même pour dessoûler, paraît-il! »

Liqueur de Balsamite crête-de-coq
Connue pour ses vertus digestives en usage interne, la macération alcoolique de Balsamite crête-de-coq, appelée aussi Menthe-coq, s’emploie également en usage externe en friction sur les hématomes. «Prendre 13 feuilles de Balsamite, 90 morceaux de sucre, environ 500 grammes, 1 litre d’eau-de-vie de fruit ou d’alcool à 90° dédoublé, 1 écorce de Citron et 1 bâton de Vanille. On peut encore ajouter un peu de Safran. Laisser macérer 50 jours et filtrer... À consommer avec modération! »

Liqueur de Camomille
«Il faut 50 têtes de Camomille, 5 grammes d’écorce d’Orange amère et un litre de vin blanc. Mettre dans le vin, la Camomille et l’écorce. Laisser macérer 48 heures. Ensuite, enlever la Camomille et l’écorce. Ajouter environ 30 morceaux de sucre et 1 verre à bordeaux de rhum. Laisser reposer 24 heures en remuant pour faire fondre le sucre et mettre en bouteille. »

Liqueur d’Estragon
«Cueillir l’Estragon dans le jardin. Prendre 20 grammes de feuilles que l’on triture dans les mains pour faire sortir le jus. Mettre pendant deux mois dans un litre d’eau-de-vie à 45° ou 50°. Ajouter 500 grammes de sucre en poudre. Remuer le liquide de temps en temps, jusqu’à dissolution du sucre. La liqueur est faite!... Et bonne! »
Certaines personnes conseillent de «laisser une petite tige dans la bouteille pour faire beau et parfumer». D’autres ne sucrent que très peu, 20 grammes de sucre pour un litre. Herbe aromatique employée pour parfumer de nombreux plats, l’Estragon est très apprécié en liqueur digestive.

Liqueur de Genévrier
«Cueillir les baies dans les friches, à l’automne. On met les baies entières, fraîches, à macérer dans un litre d’alcool à fruits, deux ou trois poignées. On y ajoute du sucre. On laisse macérer trois mois dans le buffet. Et de temps en temps, on la retourne. En liqueur, après le repas, c’est très digestif. Ce n’est peut-être pas un remède, plutôt une gourmandise naturelle! » Cette liqueur est vantée pour son action «digestive et bienfaisante pour l’estomac». Certaines recettes préconisent de mélanger des baies vertes, soit fraîches, et baies brunes, soit mûres. En friction après le bain des enfants, cette préparation passe pour tonique. En macération dans le vin blanc, «elle soulage les jambes lourdes».

Liqueur de Menthe
La liqueur de Menthe, le plus souvent cultivée dans les jardins, se prépare comme la liqueur d’Estragon. Elle est réputée pour ses propriétés digestives.

Liqueur de Millepertuis
«On cueille le Millepertuis dans les prés sur les bords de chemins, les revers, les fossés, fin juin, début juillet. La plante est coupée, les sommités fleuries, fraîches, en petits segments. On remplit le litre à moitié de fleurs et l’on complète en alcool, alcool de fruit quand on a distillé. À défaut, prendre l’alcool pour fruits du commerce. Ça macère 2 à 3 mois, puis on filtre. On prend quelques gouttes sur du sucre pour faciliter la digestion, comme de l’alcool de Menthe, ou une cuillère dans de l’eau chaude sucrée ou en tisane. C’est pour les digestions difficiles. Cela se fait encore actuellement. À partir de cette macération alcoolique, on peut obtenir une liqueur agréable par adjonction d’un sirop de sucre». On conseille de «prendre un verre de liqueur de Millepertuis, ça aide à digérer... C’est bon pour les maux de ventre».

Liqueur de Nerprun purgatif
«On en récoltait aussi les petites cerises de Nerprun pour faire de la liqueur. Ah, ça c’était bon! On le servait en digestif. On cueillait par exemple un p’tit bocal de fruits. Vous le mettiez tremper avec de l’eau-de-vie à fruits, d’alcool blanc, si vous vouliez, oui. Et puis alors après, quand elles étaient bien noires, quand le jus était bien noir, vous en preniez un verre, vous faisiez fondre 250 g de sucre, vous versiez à nouveau 1 litre d’alcool blanc et un verre de ce jus de Nerprun noir. Alors là, c’est fameux! »

Liqueur ou eau de Pêche
«Faire tremper 40 feuilles de Pêcher, quelques noyaux dans un litre de vin blanc et un verre d’eau-de-vie, pendant 40 jours et filtrer. C’est une recette de ma grand-mère. »

Liqueur de Tanaisie commune
La liqueur de Chartreuse, nom populaire de la Tanaisie commune, jouit des mêmes propriétés que celle d’Aurône mâle. Elle aide à la digestion et soigne les coliques.

Liqueur de Verveine officinale
«On fait la liqueur de Verveine, comme on fait l’Arquebuse. Faut y mettre tremper la branche avant qu’elle fleurisse. Quand elle commence à mettre en boutons. On y met plusieurs branches. Ça fait légèrement vert, dans la goutte. C’est bon pour digérer. »

Liqueurs pour maux de ventre et les coliques

Liqueur de Coing
«C’est comme dans les campagnes, on faisait de l’eau de Coing pour les coliques, avec la chair qu’on faisait infuser, la chair du fruit dans l’alcool, le fruit mûr, oui. Oh! Vous savez, il y en avait d’une année à l’autre dans une bouteille, dans une bonbonne et on prenait ça contre les coliques. » D’autres conseillent de «râper le Coing, récolter le jus en le tordant dans un linge et le mettre dans l’eau-de-vie, autant qu’il y a de jus, avec un sirop de sucre».

Liqueur de Millepertuis
«Mettre du Millepertuis dans un litre d’eau-de-vie, laisser macérer 1 mois et ajouter du sirop. C’est pas bien bon à boire, c’est bon pour les maux de ventre. On le prenait frais le Millepertuis. Chez ma grand-mère, on en faisait gros. On avait de l’eau-de-vie. On avait de la Vigne. Quand on avait mal au ventre, on faisait ça. Ça faisait comme un genre de liqueur. Pour les enfants, ça avait un goût fort. »

Liqueur ou eau de Noix
«Nous, on mettait tremper dans l’eau-de-vie, l’intérieur des Noix ramassées à la Sainte-Madeleine, une espèce de membrane, “les cernons”. On y mettait tremper. C’était délicieux. Alors, bien entendu, il fallait le laisser tremper pendant 40 jours. On faisait du sirop, c’était digestif, pour les coliques. »

Liqueur de Sureau noir
«Un petit verre d’eau-de-vie de “grains noirs” de Sureau dans l’eau-de-vie. Pour les femmes, tous les mois. C’est radical! » Cette préparation était surtout employée pour traiter les douleurs menstruelles.

Liqueurs fortifiantes

Liqueur de Germandrée petit-chêne
Cette plante amère est appréciée pour ses propriétés fortiantes. «C’était une liqueur amère comme apéritif. Vous mettez une poignée à tremper dans un verre à 45° pendant deux jours. Après, on presse pour avoir du jus. On faisait juste un bouillon avec le petit-chêne dans un quart de litre d’eau, un bon verre de 125 g de sucre cristallisé. Vous laissez bouillir un quart d’heure. Puis, on mélange tout. Voyez, on mélange l’eau, le sirop, le litre de vin et le verre d’eau-de-vie. »

Liqueur de Gentiane jaune
«On arrache la racine qui est nettoyée, lavée et coupée. Vous mettez environ 40 g de racine dans 1 litre de vin blanc et du sucre pendant 10 jours. Vous laissez macérer au frais, à la cave, dans un endroit sombre et frais. Ça se boit un demi-verre avant les repas pour le manque d’appétit. Il faut boire le litre. »

Liqueur cordiale

Liqueur d’Aubépine
«Pour la liqueur d’Aubépine, disposez pendant 10 jours 250 g de poires à Bon Dieu (fruits de l’Aubépine) dans un litre d’alcool avec du sucre de canne et une feuille de Mélisse... C’est pour le cœur. »

Liqueur pour la tension

Liqueur de Gui
«Il faut 30 feuilles de Gui qu’on cueille sur les boules de Gui sur les Pommiers. Vous faites bouillir dans un verre d’eau environ 10 minutes. On met la décoction dans un litre et on remplit de vin blanc. On boit un verre à liqueur tous les matins, ça fait baisser la tension. »

Liqueur pectorale

Liqueur de bourgeon de Pin
Les bourgeons de Pin, notamment de Pin sylvestre, étaient récoltés pour la fabrication d’une liqueur «bonne pour la gorge».
«Mettre deux à trois poignées de bourgeons de Pin dans 1 litre d’alcool à fruits. Ajouter du sucre et laisser macérer 3 mois. »

Vins apéritifs et digestifs

Vin d’Angélique
«On introduit une branche feuillée d’Angélique avant la floraison, dans un bocal de marc. Laisser macérer plusieurs semaines. Quand on a une indigestion, on met 2 cuillères à soupe de cette liqueur par bol de tisane. Cela facilite la digestion. »

Vin d’Aspérule odorante
«Prendre 60 à 65 g de fleurs et autant de sucre. Faire macérer le tout dans un litre de vin blanc pendant 3 semaines. Filtrer, mettre en bouteille. C’est utilisé comme apéritif et digestif. »

Vin de Gentiane jaune
«C’est apéritif, la Gentiane. Vous mettez macérer la Gentiane... quelques morceaux de racines séchées coupées en dé, dans un litre de vin blanc... Laisser macérer une semaine. Passez. Rajouter à froid un sirop de sucre. Vous buvez ça le matin, c’est épatant! »

Vin de Noix verte
«Cueillir 40 Noix vertes à la Saint-Jean. Les couper en 4. Les mettre dans du bon vin rouge pendant 40 jours. Soutirer, filtrer et ajouter de l’eau-de-vie. En boire un verre pour la digestion, le mal de ventre, les coliques, pour fortifier le sang. » D’autres informateurs récoltent les Noix plus tardivement: «À la Sainte-Madeleine, les Noix sont pleines». Certains préfèrent le vin blanc au vin rouge.

Vin de Pêcher
«Cueillir 100 feuilles de Pêcher, les laver et les faire macérer pendant 48 heures dans un litre de vin rouge à 12°. Passer le jus puis ajouter 38 morceaux de sucre et un demi-verre de “goutte”... Boire après le repas en cas de digestion difficile. »

Vin fortifiant

Vin de Germandrée petit-chêne
Recette du «petit-chêne» ou vin fortifiant: «Faire macérer pendant 15 jours une poignée de petit-chêne dans 1/2 litre de goutte (eau-de-vie ou marc). Passer et faire bouillir la plante dans 1 litre d’eau. Ajouter à cette eau 750 g de sucre et 3 l de vin rouge ou rosé à 12°. Boire un verre à liqueur chaque matin». «Vin rouge apéritif. Pour les adolescents pas bien costauds. »

Les alcoolatures

Agripaume cardiaque
«On met la plante à tremper dans l’eau-de-vie. On le refait tous les ans. Je me suis coupée jusqu’à la moelle quand j’étais jeune. On m’a mis cette feuille sur la coupure. La feuille en séchant brûle la peau. Elle laisse les marques sur la peau comme les nervures. Mais ça évite l’infection et ça ressoude. »

Arnica des montagnes
Autre alcoolature des plus prisées, la macération des fleurs d’Arnica des montagnes, récoltées sur les sols siliceux d’altitude, est utilisée en application sur les coups, les hématomes, les contusions et même les entorses. «On met les fleurs dans l’eau-de-vie. Et quand on se cogne, on se frotte à l’Arnica. Ça mange le sang battu. »

Capucine
«Vous mettez des feuilles de Capucine, des fleurs et des graines dans de l’eau-de-vie. Vous laissez macérer, j’en ai encore un pot ici. Et on en boit deux à trois cuillères à soupe quand on a la bronchite. »

Lavande
«On faisait tremper longtemps de la Lavande dans de l’eau-de-vie pour les coupures, ça cicatrise. Ça restait dans la bouteille et puis, on mettait de l’alcool de Lavande sur un mouchoir. »

Listère à feuilles ovales
Jolie Orchidée des coteaux calcaires, la Listère à deux feuilles s’employait en macération alcoolique (feuilles). Les feuilles s’appliquaient en cataplasme sur le mal blanc. Rappelons que cette espèce se raréfie aujourd’hui.

Lys blanc
Remède universel des coupures, la macération alcoolique de pétale de Lys blanc a longtemps occupé une place de choix dans l’armoire à pharmacie. «Il faut cueillir les pétales de Lys sans pollen dessus. Vous les recouvrez d’eau-de-vie dans un bocal. Quand ils sont devenus transparents, on met un pétale sur une blessure, entouré d’un pansement. Renouveler tous les jours. La cicatrisation est rapide et sans infection. »

Sceau de Salomon
Les macérations alcooliques de feuilles de Sceau de Salomon sont appliquées sur les coupures, comme désinfectant et cicatrisant.

Les liniments

Lys blanc
«Les pétales de Lys blanc, macérés dans l’huile, sont employés en application contre les brûlures. »

Millepertuis
«Avec le Millepertuis, on fait une macération dans l’huile avec 100g de plantes fraîches fleuries, écrasées, ou de fleurs fraîches, pour 200g d’huile d’Olive. Faire macérer au soleil 15 jours en agitant souvent. Puis laisser reposer. Filtrer, mettre en compresses sur les brûlures, les hématomes et les plaies qui guérissent mal. »

Les onguents

Buis
«Il faut de la panne, de l’huile d’Olive, de la cire et du beurre. Fondre la panne. Pour 15 cuillères de graisses, 15 cuillères d’huile, 1 noix de beurre et de cire. Mettre une branche de Buis. Quand elle est grillée, l’onguent est cuit. Appliquer sur les brûlures. »

Souci des jardins
«Hacher menu dans deux mains jointes de tiges, de feuilles et fleurs de Souci de jardin. Faire fondre 500 g de saindoux ou de graisse végétale. Y jeter la préparation hachée. Faire grésiller doucement sans que cela brûle. Laisser reposer une journée. Passer dans un linge fin et mettre en pots... Cela apaise aussi les douleurs de vieilles cicatrices, et toutes blessures et cicatrisations. »

Scrofulaire noueuse
«Faire cuire longtemps les racines de Scrofulaire, plusieurs heures ou une journée dans le saindoux. Recueillir le dépôt et le mettre dans des pot. Utiliser en pommade dans le soin des hémorroïdes. »


Eau de beauté: pétales de Rose, Lys et fleurs de Camolille.

Les lotions

Vigne
«Au moment de la taille, on garde dans une bouteille l’eau-de-sève, la sève de la Vigne. Une goutte dans l’œil, ça soulage le mal. La taille se fait en mars-avril. Nous, on dit que la Vigne pleure. »

Rose, Églantier, Arnica et Lys
«Ma mère faisait, il y a encore 30 ans, une lotion avec de l’eau distillée, seulement chauffée à 50 ou 60°, pas bouillie. Elle y mettait des pétales de Rose, les plus grosses Roses, des Roses anciennes qui faisaient des boules touffues, et des pétales d’Églantier. Elle ajoutait un tout petit peu de fleurs d’Arnica et quelques fleurs de Lys. »

Contributions

Pour un sirop antitussif, prendre 14g de fleurs sèches de bouillon-blanc (soit environ 7 cuillères à soupe), les mettre dans une casserole avec 100g de sucre et 100 ml d'eau. faire bouillir 15 mn, passer et embouteiller. Prendre une cuillerée 3 fois par jour quand le besoin s'en fait sentir.

Pour une liqueur, plonger 500 fleurs fraîches dans un litre l'alcool neutre à 40°(ou vodka, gin, etc), au fur et à mesure de leur cueillette. Laisser macérer 3 semaines. Passer alors, le liquide et y adjoindre un sirop fait d'un demi litre d'eau et de 200g de sucre.

Attendre 3 mois pour la dégustation.

https://aidememoiredecuisine.blogspot.com/2018/07/liqueur-de-bouillon-bl...


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