Les maux spéciques de l’enfant

Propres à l’enfant, la femme ou l’homme, certains maux appellent des pratiques médicinales spécifiques. Âge et sexe constituent d’autres clés de lecture de la thérapeutique populaire.

La petite enfance
En réponse aux troubles et maladies infantiles est développée une panoplie de remèdes diversiés. Pour les affections des voies respiratoires, la mère confectionne les sirops et tisanes expectorantes. Pour les soins des voies digestives, elle prévoit les remèdes de la constipation ou de la diarrhée. Divers dépuratifs légers, comme l’infusion de Pensée sauvage, ainsi que des fortiants appropriés, se distinguent de la pharmacopée ordinaire.
La dentition génère plusieurs désagréments: «Quand le bébé fait ses dents, il y en a qui font des bronchites ou des otites, d’autres ont juste un peu mal au ventre, ça dépend la force du bébé, comment il peut réagir par rapport à tous ces petits malaises. Mais de mon temps, on n’entendait pas trop parler de toutes ces maladies, quand ils faisaient leurs dents. S’ils pleuraient bien sûr, on les consolait! ». Le plus souvent, les mères donnaient «à mâchouiller aux bébés» un «bâton de Guimauve», racine débarrassée des radicelles et de l’enveloppe externe. L’une des plus émollientes de la flore française, cette plante présente une teneur importante en mucilages, notamment au niveau de la racine.
Pour être libérés des vers et oxyures, les enfants étaient dotés de collier d’Ail. Ils ingurgitaient des vermifuges, tel l’Ail dans le lait, le Serpolet en infusion ou les graines de Potiron consommées après dessiccation.
An d’apaiser la nervosité des enfants, le bain de Tilleul, l’infusion de feuilles d’Oranger ou encore le contact avec un meuble en Noyer passaient pour efficaces.
Aux maladies infantiles correspondaient des remèdes particuliers, comme l’infusion de Bourrache, de Guimauve ou de Petite Centaurée pour la rougeole, le sirop de Radis noir ou de Navet ou bien encore l’infusion de Capillaire ou de Coquelicot pour traiter la coqueluche. Pour «les bébés qui ont des glaires et qui toussent, il faut faire une infusion avec une pincée de fleurs de Pensée sauvage». Celle-ci sera également le dépuratif privilégié des enfants.

L’adolescence
«Travaillés par l’adolescence», les jeunes dont les boutons préfigurent le passage vers l’âge adulte, observent certaines cures: «Des feuilles de Noyer en cure, il fallait trois semaines... Quand on est jeune, ça pousse les boutons, c’est ça, on dit que ça fait passer». D’autres préconisent la Pensée sauvage: «Boire ça quand on est jeune, qu’on a des boutons sur la figure. Prendre en cure».
En guise de rite de passage sur le plan sexuel, diverses pratiques se transmettaient entre hommes: «Se frotter la verge et les testicules avec le lait du Réveille-matin (Euphorbe réveille-matin). Les mineurs racontaient ça aux jeunes du fond de la mine. C’était une conversation crue, à but initiatique. Paraît qu’on reste trois jours sans débander! ». Dans l’Autunois, la macération de racines de Tamier commun dans l’alcool était employée à des fins identiques, et aux plus jeunes garçons, les hommes glissaient à l’oreille: «J’ti dis pas, j’ti dirai quand tu seras en âge! ».

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