Les plantes médicinales et les savoirs traditionnels

Les pratiques et les savoirs populaires traditionnels transmis au cours des temps montrent que, malgré le symbolisme et l'empirisme qui les accompagnent, les étapes qui conduisent à la connaissance rappellent fortement la démarche scientifique : expérimentation, résultats, interprétation.Dans le Morvan, où l'autosubsistance faisait partie intégrante du mode de vie, l'importance des savoirs se traduit par l'utilisation de 259 plantes (185 sauvages) dont 162 à des fins médicinales pour 550 indications ou propriétés thérapeutiques. Les enquêtes ethnobotaniques menées par le Parc naturel régional du Morvan en démontrent toute la cohérence et qui plus est si l'on se réfère aux usages actuels en phytothérapie.

Primevère officinale

Cocu, Coucou, Pentecôte

Primula veris L.

{C}

Fleur du printemps par excellence, la Primevère est souvent appelée Coucou, sa floraison survenant au retour du chant de cet oiseau. La Primevère officinale se rencontre abondamment dans les prairies, à l'inverse de la Primevère élevée plus commune dans les bois riches. De nombreux usages populaires prescrivent la Primevère, notamment contre la bronchite.

Lierre terrestre

Rondelotte

Glechoma hederacea L.

Le Lierre terrestre croît volontiers à l'abri des haies où il développe de longues tiges rampantes à feuilles rondes, d'où son nom populaire de Rondelotte, parsemées de fleurs bleues. On l'utilise encore fréquemment en Morvan au sortir du printemps, sous forme de cure pour calmer les toux sèches.

Chélidoine

Herbe aux verrues

Chelidonium majus L.

{C}

C'est par excellence la plante des murs et des décombres. La légende voulait que l'hirondelle (khélidon en grec) se servit de la plante pour donner la vue à sa progéniture, d'où le nom de Grande Éclaire, souvent attribué à cette plante. Le suc jaune de la Chélidoine est connu partout pour guérir les verrues. Rappelant l'aspect de la bile, les défenseurs de la théorie des signatures lui reconnaissent une action sur le foie, confirmée par des recherches récentes. L'ingestion de la plante à l'état frais se révèle, par contre, particulièrement toxique.

Pétasite, Herbe à la forçure

Petasites hybridus (L.)

{C}

Gaerta, B. Mey et ScherbLes fleurs roses de la Pétasite apparaissent bien avant les feuilles qui comptent parmi les plus imposantes de notre monde végétal. Relativement rares en Morvan, les Pétasites ont la particularité d'éliminer toutes les autres plantes. Les différentes parties sont utilisées à des fins médicinales propres : la racine en diurétique, les fleurs vermifuges, les feuilles agissent contre les rhumatismes.

Tussilage

Pas d'âne

Tussilago farfara L.

{C}

L'apparition des petites fleurs jaunes du Tussilage sur les terrains argileux et sableux annonce la fin des rigueurs de l'hiver. Les feuilles cotonneuses (ce qui la distingue de la Pétasite) au contour de pas d'âne lui valent son autre nom. Les fleurs de Tussilage sont utilisées contre la toux, de même que les feuilles séchées en tabac.

Petite Pervenche

Violette des morts

Vinca minor L.

Grâce à ses tiges rampantes, elle forme de larges tapis dans les haies et les forêts riches de bas de pente, d'où peut-être son autre dénomination de Violette des serpents . Utilisée contre les affections des voies respiratoires encore fréquentes à la sortie de l'hiver, pour faire passer le lait des vaches... elle semble également attachée à de nombreuses croyances.

Aspérule odorante

Galium odoratum (L.) Scop.

L'Aspérule se reconnaît à ses feuilles verticillées par 6-8, c'est-à-dire disposées en couronne à partir d'un point de la tige et à ses petites fleurs blanches. Elle croît dans les sous-bois riches. Elle doit son nom d'espèce à l'odeur de foin qu'elle dégage en séchant. On utilise l'Aspérule pour ses propriétés adoucissantes et digestives, en liqueur et vin notamment. Ses parties souterraines fournissent un colorant rouge.

Violette odorante

Viola odorata L.

{C}

Présente sur les talus, réputée pour son odeur suave, la Violette est parfois utilisée pour ses fleurs dans les mélanges adoucissant pour les voies respiratoires. Il existe d'autres Violettes dont la plus fréquente est la Violette des bois (Viola riviniana Jord.) aux fleurs plus claires et inodores.

Piloselle

Hieracium pilosella L.

On reconnaît aisément la Piloselle à son mode de croissance : enchevêtrement de rosettes de feuilles poilues, de stolons ou tiges rampantes, de fleurs composées jaunes. La Piloselle affectionne les terrains pauvres. Ses racines sécrètent des substances toxiques qui empoisonnent les végétaux alentour. Elle occupe ainsi de larges étendues exclusives de toute autre plante. Mais elle sait aussi réguler d'elle-même son expansion par le même mécanisme. La Piloselle est utilisée en pharmacie pour ses principes diurétiques.

Plantains

Cinq côtes

Plantago sp.

{C}

Les Plantains se reconnaissent aisément par leurs feuilles à cinq grosses nervures parallèles. Deux espèces se rencontrent : le Plantain à larges feuilles (Plantago major L.), surtout dans les lieux piétinés, et le Plantain lancéolé (Plantago lanceolata L.), dans les prairies même humides. Le frottement des feuilles sur la peau est connu pour atténuer la douleur des piqûres d'insectes ou d'orties. Les épis du Grand Plantain sont consommés par les oiseaux en captivité.

Sanicle

Sanicula europaea L.

{C}

La Sanicle, dont le nom est dérivé du latin sanare , signifiant se bien porter , apparaissait au Moyen Âge comme la plante bienfaisante par excellence. Présente sous les hêtraies du Mont-Beuvray en particulier, elle passe volontiers inaperçue par la discrétion de ses fleurs éparses.

Coquelicot

Papaver rhoeas L.

{C}

Envahissant jadis les moissons, le Coquelicot a été progressivement éliminé par les désherbants. On le trouve maintenant plus couramment sur le bord des routes et autres lieux où la terre est retournée. Ses propriétés calmantes et adoucissantes rappellent faiblement celles du Pavot, dont le Coquelicot est le proche cousin.

Bouillon blanc

Chardon gras (Sud-Morvan)

Verbascum thapsus L.

{C}

Le Bouillon blanc envahit les terrains fraîchement retournés près des maisons, en bord des routes. Ses robustes épis de fleurs jaunes lui valent l’appellation de Cierge de Notre-Dame. Les graines du Bouillon blanc sont toxiques pour les poissons. Ses feuilles à l’aspect cotonneux se fument en guise de tabac et sont mangées en salade. Ses fleurs jaunes sont utilisées dans les mélanges contre la toux.

Grande Consoude

Oreille d’âne, Langue de chien

Symphytum ofcinale L.

{C}

La Consoude se rencontre en peuplements denses et purs dans les fossés humides, souvent près des habitations. La floraison étalée, faite de fleurs roses, blanches ou violettes et les nombreux poils qui garnissent l’ensemble de la plante rattachent la Consoude à la même grande famille des Myosotis (les Borraginacées). De la racine noire de la Consoude est tirée une décoction à l’aspect visqueux, très prisée dans les cicatrisations. Les nourrices utilisaient également la racine de Consoude pour résorber les gerçures des seins. Ses feuilles présentent les mêmes propriétés.

Guimauve

Althea ofcinalis L.

{C}

Voisine de la Mauve, la Guimauve ne se rencontre à l’état sauvage qu’à la périphérie du Morvan. Elle est cultivée dans certains jardins, privilégiée pour ses propriétés adoucissantes. Sa racine est donnée à mâcher aux enfants au moment de la poussée des dents. Par similitude, les Morvandiaux utilisaient la Mauve musquée, plante fréquente des bords des chemins.

Aigremoine eupatoire

Agrimonia eupatoria L.

{C}

L'Aigremoine se rencontre dans les endroits ensoleillés en bord de routes, où elle épanouit un long épi de fleurs jaunes. Ses graines munies d'épines crochues s'accrochent volontiers aux habits. L'Aigremoine appartient à la famille des Roses. Son infusion, sous forme de thé, s'utilise contre les maux de gorge.

Orpin reprise

Sedum telephium L.

Cette plante aux feuilles charnues est fréquemment utilisée comme espèce ornementale pour ses élégantes cymes de fleurs roses-rouges. Occasionnellement salade sauvage, le nom de reprise dérive de l'usage populaire de ses feuilles que l'on appliquait sur les coupures.

Bétoine officinale

Stachys officinalis (L.) Trev.

La Bétoine, abondante en Morvan, aime les bords de prairies et les lisières forestières. Reconnue jadis comme panacée (elle est tonique, stimulante, cicatrisante...), son usage est progressivement tombé en désuétude.

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