Sur la rive droite de la Cure, l’abbaye de Vézelay implante, au XIIe siècle (ou XIe) un "hospital" destiné aux lépreux. Selon l'abbé Pissier, il était situé, en dehors du bourg médiéval, à l’endroit appelé « la Grande Cour » aux abords du pont et déjà mentionné en 1137. Aujourd'hui disparu, son emplacement exact reste à préciser parmi plusieurs maisons; les traces d'incendie du XVIe seraient encore visibles. Une autre source, locale, le situe en aval du pont sur la même rive, mais non attesté. Au fil du temps, des demeures commencent à s’organiser autour de l’hôpital, surtout avec la proximité du chemin de pèlerinage reliant Saint-Lazare d’Avallon à la Madeleine de Vézelay. Sur le cadastre napoléonien, il figure entre les parcelles 1 à 10.
En 1440, l’hôpital et ses dépendances sont cités dans un état lamentable et quelques réparations furent entrepris. En 1569, la Maison-Dieu est incendiée par les protestants, qui y établissent leur artillerie afin de prendre le bourg. Une ordonnance du roi Henri IV proclame en 1593 que les léproseries de France sont réputées de fondation royale. Au XVIIe siècle, l’hôpital de Saint-Père devient un établissement ouvert aux pauvres, un "hôpital de bienfaisance" mais accueillant toujours des lépreux, la lèpre n'étant pas éradiquée. Le coup de grâce est finalement donné en 1695, lorsque Louis XIV unit la Maison-Dieu de Saint-Père à l’hôpital de Vézelay. Le musée de Saint- Père possède un souche de cheminée en pierre de taille qui proviendrait de cette maladrerie.
Aujourd'hui des habitats mitoyens occupent le site et quelques détails révèlent des vestiges anciens, mais qui ne permettent pas de confirmer une localisation exacte.