Au hameau de Morillon, se trouvait une dépendance du couvent des Picpus du XVIIIe siècle dont des éléments remarquables sont encore visibles. Nous ne connaissons pas les dates précises de remaniements (19e et 20e). Baudiau cite aussi une maison seigneuriale, disparue et d'existence non confirmée. Le fief de Morillon a été tenu par la maison Chargéres, puis celle de Mary, et au siècle dernier (18e) par les religieux du tiers-ordre de St François ,appelé communément Picpus. En 1772 ou 1776, le père Anastase Laurent, procureur du couvent de Picpus à Moulins Engilbert, fit aveu au duc de Nevers pour le domaine de Morillon. Mais nous n'avons aucune information sur la maison seigneuriale, citée par Baudiau, et la mémoire locale ne s'en souvient pas. A noter les vestiges de la motte féodal d'Arcy (attestée et localisée) est à env. 1km. Le couvent a-t-il intégré ou remanié cette maison noble ? A-t-elle réellement existée ?
Par contre, il est avéré que le couvent des Picpus créa une dépendance à Morillon au XVIIIe et Baudiau (1854) ne cite qu'une chapelle "bâtie par les Picpus" et non la maison religieuse qui semble avoir été un domaine agricole. La carte de Cassini (v 1760) ne mentionne ni château, ni édifice religieux à Morillon. Le cadastre 1833 indique le domaine, type cour fermée avec deux grands bâtiments (encore existants). Deux bâtiments de l'autre coté du chemin ont totalement disparus. La mémoire locale nous confirme plusieurs détails. Si la maison seigneurial n'a pas laissé de souvenir, les religieux seraient arrivés en ces lieux depuis 1701 puis les bâtiments ont été vendus à la Révolution en 1792 à M Gondier. Le domaine comprenait, selon Serge Bernard, la maison avec chapelle des moines, une ferme -écurie en face (actuellement en ruine), une maison de vigneron, une maison de garde et une ferme plus modeste. La mairie, jusqu'en 1840, était installée dans une des pièces où l'on a agrandi la fenêtre (toujours visible et unique dans ses proportions). Aujourd'hui, exploitation agricole, rien en extérieur et en volumétrie ne permet de deviner une maison religieuse ou une ancienne maison seigneuriale. Il subsiste, par rapport au cadastre 1833 et au plan en U, un des grands bâtiment abritant habitat-grange-écurie-bergerie, l'autre ancienne dépendance tombe en ruine, et quelques toitons. Les Picpus cultivaient beaucoup de vignes ; le cadastre ancien en mentionne certaines parcelles. La visite du bâtiment principal permet de découvrir des détails ou des éléments de grandes qualités: charpente exceptionnelle, grande pièce haute d'un plafond à la française avec cheminée imposante, longue cave-cellier, une fenêtre de la chapelle dans l'écurie, des marches en pierre d'un escalier dans la grange qui proviendraient d'une maison forte "surement celle d'Arcy", un bel escalier en bois également dans la grange… Ce patrimoine mériterait d'être mieux étudié.
A noter que l'ancienne voie romaine de St Honoré les Bains passait en proximité et Baudiau évoque un pont en pierre ( à 200 m à l'ouest du site) sur la rivière (ruisseau du Vermoulu) .