Ce pont en pierre à une arche, sur la Cure, porte la date gravée de 1770. La carte Cassini (v 1750) n'indique aucun pont à Pierre-Perthuis. Ces derniers étaient très rare en Morvan jusqu'aux années 1840, époque du développement de son réseau routier qui ne comportait que de très rares routes royales et l'ancien réseau de voies gallo-romaines et de chemins médiévaux. Au XVIIIe Cassini indique ces pont en pierres (ou bois et pierres? ) uniquement à Asquins, St Père et Chastellux. Autrement, les passages de rivières se faisait par des gués, doublés parfois de passerelles en bois afin que les piétons puissent "passer à sec ", mais qui devaient résister, au printemps, au flottage de buches pour Paris. Un des visuels du début XXe montre des piles de buches en attente du flot crée par les lâchers d'étangs. Ces passerelles en bois s'appuyaient sur des pieux ou parfois les piles en bois reposaient sur un ouvrage en pierres maçonnées. Pour les ruisseaux les moins larges, des poutres en chênes ou dalles de granites étaient posées entre les deux bords.
Le large gué au pied du vieux pont est encore très visible sur les deux rives et le cadastre napoléonien (env. 1818) les montrent très nettement. Nous n'avons pas connaissance d'un ancien pont ou passerelle en bois, ce qui serait plausible , vu l'importance du chateau-fort du XIe.
Le pont du XVIIIe a gardé son aspect et son charme avec son arche de 20m, ses pavés, ses chasse-roues et son parapets en pierres de tailles. des marques de tailleurs de pierres et des anciennes agrafes subsistent. La limite de la crue de 1899 est gravée dans la culée rive droite. Le parapet a été repris, après l'effondrement des échafaudages pour des travaux sur le viaduc. La légende du trou de Tarnasse ou Ternosse est situé entre le vieux pont et le viaduc (voir fiche).
Le pont est classé aux Monuments historiques depuis 1921 et le site de la vallée de la Cure inscrit depuis 1943. Ils attirent beaucoup de touristes et promeneurs locaux.