Comme Asquins, Saint-Père possédait un port ou plutôt un "quai" sur la Cure. La rivière a pu être navigable dés le XIIIe siècle. En 1578, des archives certifient sa navigabilité et l'existence d' un « port » en aval du pont. On peut imaginer un quai d’embarquement et de débarquement pour des barques transportant des marchandises (tonneaux, tuiles, tan…). Non localisé précisément, une mémoire locale le situe près du colombier, en limite du quartier des artisans. Le cadastre de 1823 ne révèle aucun site particulier ni un visuel du début du XXe s.
D'autres archives rapportent les doléances de paysans-charretiers contre la concurrence des bateliers. Le piètre état des chemins bénéficie au transport sur le ruisseau. En 1578 le conseiller du roi et trésorier général de France M. de Caumartin visite les communes d'Asquins et St Père, accompagné de maçons, charpentiers de marine.. Des plaintes concernant la navigabilité de la Cure et la dégradation des ponts (principalement due au flottage du bois) ont motivé son déplacement. Les diverses activités et constructions (flottage du bois depuis 1550, ponts, moulins), les crues et les glaces imposent un entretien et une organisation méthodique : un chenal est creusé sur la rive gauche, des digues obliques sont installées par endroits pour la navigabilité, des ponts, des passages de pertuis, des remontées d'embarcation à contre courant...On ignore la date de cessation de cette pratique (XVIIIe ?) , presque totalement oubliée et le type de bateau ou barque utilisée. Des visuels anciens sur St Père et Asquins montrent de longues barques à fonds plats. Cette activité importante pendant plusieurs siècles mériteraient d’être etudiée et valorisée qui de plus devait de réguler avec le flottage des buches vers Paris du XVIe au début du XXe sur la Cure.