Les remèdes à usage interne

L’aliment remède
De nombreuses plantes alimentaires sont utilisées à des fins médicinales. La correspondance aliment-remède s’intègre au sein d’un savoir global qui traite le corps tant au niveau de son fonctionnement général (apport d’énergie, etc.) que de son entretien quotidien. L’homme lui voue alors des soins qui se veulent préventifs ou curatifs. Autant de pratiques qui perdurent de nos jours: «L’Ortie, c’est fortiant», «Le Chou, c’est bon à la santé», «L’Ail, il faut en manger, c’est bon pour le sang».

Les gargarismes
Remède réputé des maux de gorge et des phlegmons, les gargarismes étaient fréquemment pratiqués pour leur action astringente. «L’eau chaude sur les feuilles de Ronce... Oui, sans les faire bouillir, juste macérées comme ça et pis on faisait des gargarismes. C’est épatant! Ça macérait longtemps! J’ai fait beaucoup de gargarismes de Ronce! »

Cueillette de ma mélisse

Les inhalations
Absorption de vapeurs et fumées par les voies respiratoires, les inhalations témoignent d’un lien subtil entre l’action diffuse de la plante et le corps. Les inhalations sont souvent citées pour traiter les affections respiratoires. De nombreux témoignages soulignent la fréquence de ce type de soin dans les cas de rhume, soignés par le Serpolet et le Thym: «Aspirer une forte décoction de Thym pour un rhume de cerveau,... une bronchite». Le choix des espèces végétales sera effectué en fonction du type de rhume. Dans le Bassin Minier, on procède «pour les rhumes de poitrine ou une faiblesse des bronches... à des fumigations avec des décoctions de fleurs de Bourrache, il fallait respirer sur la Bourrache». Dès le début de la grippe et des états fébriles, il était aussi préconisé de «respirer sur les fleurs de Sureau parfois même sur l’écorce de l’arbuste... pour faire suer». L’asthme était combattu par les inhalations d’Eucalyptus: «Faire bouillir des feuilles dans de l’eau et respirer les vapeurs... On fait bouillir les feuilles dans de l’eau pour assainir la pièce, dans les cas de rhume... et de tuberculose». On précise dans le Morvan qu’il s’agit d’un vieux remède purifiant l’air ambiant que respire le malade.

Les lavements
Administrés localement sous forme liquide ou semi-liquide, les lavements agissent sur les muqueuses. «C’était plutôt utilisé pour l’intestin, les Mauves... On faisait bouillir, on donnait le lavement avec... Il fallait en faire une grande quantité. J’ai bien des poires... » Ces pratiques adoucissantes, dans lesquelles la Guimauve était également couramment employée, sont le témoin d’une médecine ancienne. Elle a perduré jusqu’à nos jours, y compris pour soigner les pertes blanches. «On ramasse l’Ortie blanche dans les champs, les prés, les fossés, à la floraison pour les femmes. On emploie toute la plante, sauf la racine, fraîche ou séchée pour la conservation. Elle se prépare en infusion et se fait en injection à la poire. »

Les infusions
Une grande variété de plantes cueillies tout au long de l’année constitue une réserve importante pour l’élaboration des tisanes. Les infusions permettent l’extraction des principes actifs par l’action de l’eau bouillante sur la plante. Préparées quelques minutes avant l’emploi, elles représentent un dispositif simple, rapide et diversié. Provoquant en outre une sensation de réchauffement après la consommation, elles associent ainsi à l’action médicinale spéciquement recherchée un effet sudorifique réputé pour rééquilibrer les flux corporels. Les infusions répondent à une multitude de maux, pour leur action adoucissante, fébrifuge, digestive, dépurative, laxative, calmante, pectorale, etc.


Infusion de Pensée sauvage.

Les décoctions
Effet prolongé de l’eau bouillante sur la plante plongée à froid dans le liquide, les décoctions ont pour but de libérer des principes actifs difficiles à extraire. Elles concernent surtout les espèces végétales dont les parties médicinales présentent des tissus lignifiés. Il peut s’agir des racines (Bardane en dépuratif ou Guimauve en adoucissant), de l’écorce (Bourdaine en laxatif), des feuilles (Noyer pour les soins des cheveux), des fruits (Églantier pour la diarrhée), des graines (Lin en laxatif) ou encore de la plante entière (Lierre terrestre pour les maladies pulmonaires).

Les sirops
De par l’apport considérable en sucre, représentant le plus souvent deux tiers du poids total de la préparation, le sirop s’impose comme l’un des remèdes les plus adoucissants et les plus appréciés des enfants, souvent rétifs aux divers médicaments. De plus, il se conserve aisément.

Les macérations dans l’huile ou l’alcool, à usage mixte
Permettant d’extraire des principes actifs très solubles à froid, ce procédé consiste à immerger suffisamment longtemps la plante dans un solvant adapté. Eau, huile, vin rouge ou blanc, eau-de-vie,... sont autant de substances utilisées qui comptent parmi les denrées alimentaires courantes, facilement accessibles, de faible coût et de longue conservation. Conjugaison de l’alimentaire et de la thérapeutique, les vins ou liqueurs figurent parmi les remèdes populaires prisés, non seulement des hommes, mais également des femmes dans le cas de certaines affections.
Dans le cas de solvant, comme l’alcool éthylique, on distingue classiquement les teintures obtenues par macération de plantes sèches (teinture d’Arnica), des alcoolatures utilisant les plantes fraîches. Les macérations s’emploient en usage interne et externe, tel le vin de Gentiane à jeun comme apéritif ou le vin de Sauge comme fortifiant en friction sur les jambes. L’huile autorise également des formes d’administration variées, par voie orale, cutanée et transmuqueuse.

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